Cérémonie du ravivage de la Flamme du 03 décembre 2018
LA FLAMME SOUS l’ARC DE TRIOMPHE
FLAMME DE LA NATION
D’ABORD UN MONUMENT
L’idée en revient à Napoléon 1er qui souhaita, en 1806, construire deux monuments afin de commémorer les victoires de l’armée française.
Le premier fut l’Arc du Carrousel qui indiquait l’entrée du château des Tuileries, aujourd’hui détruit.
Pour le second, un projet est retenu en 1809. Une maquette en bois, plâtre, toile peinte, est construite pour le mariage de Napoléon avec Marie-Louise qui feront leur entrée dans Paris en passant sous cette porte en trompe-l’œil.
Malgré l’impatience de Napoléon de voir le véritable achevé, les guerres contre l’Espagne et la Russie stopperont cette construction.
Après la chute de Napoléon en 1815, le projet apparait oublié.
Ce n’est qu’en 1830 que le roi Louis-Philippe entreprendra la construction de ce second Arc qui, dans un souci de réconciliation nationale, commémorera toutes les victoires des armées françaises depuis 1792. L’Arc mesure 49 m.50 de haut et une largeur de 44 m.82. Près de 800 noms de généraux, de maréchaux de la
République, de victoires militaires terrestres ou maritimes sont gravés sur la face interne des piliers. L’Arc sera inauguré le 29 juillet 1836.
LE TOMBEAU
En 1914, la première Guerre mondiale éclate. Durant ces quatre années jusqu’au 11 novembre 1918, 1,4 millions de morts et de disparus et 5 millions de blessés seront à déplorer.
Dès 1916, le Souvenir Français propose de rendre hommage aux morts pour la Patrie en choisissant un corps non identifié pour l’inhumer au Panthéon. Diverses autres propositions sont formulées. Une proposition de loi est émise pour l’inhumation d’un soldat inconnu.
C’est un journaliste, Henry de Jouvenel, qui propose, non pas le Panthéon mais l’Arc de Triomphe, idée qui soulèvera un enthousiasme. En effet, le « poilu » n’est pas un « grand homme », il représente le peuple français tout entier.
Rapidement, le ministre de la Guerre et des Pensions, André Maginot, lui-même grand invalide de guerre, organise le choix du corps.
Ce choix se déroulera dans une crypte de la citadelle de Verdun le 10 novembre 1920. Huit cercueils sont alignés. Un jeune soldat, Auguste Thin, en fera le tour et déposera un bouquet sur le sixième. (à noter que la scène est reconstituée grandeur nature dans la citadelle).
Le cercueil arrivera à Paris à 0 h.15 le 11 novembre 1920. Il sera déposé dans une des salles de l’Arc jusqu’à ce le tombeau soit creusé dans l’axe des Champs-Élysées et de l’avenue de la Grande Armée.
C’est le 28 janvier 1921, en présence des maréchaux Foch, Joffre, Pétain, que le cercueil du soldat inconnu sera déposé dans sa dernière demeure.
Une dalle de granit marque l’emplacement sur laquelle est gravé :
« ici repose un soldat français mort pour la Patrie 1914-1918 »
LA FLAMME
Un journaliste, ancien combattant, s’émeut de voir, la nuit venue, l’Arc noyé dans l’obscurité, rendant le tombeau invisible.
L’idée de la présence d’une flamme brûlant jour et nuit est lancée et accueillie avec succès ; le projet de l’architecte Henry Favier sera réalisé par Edmond Brandt, ferronnier d’art. Il s’agit d’un bouclier renversé formant une rosace ciselée constituée d’épées en étoile, placé autour de la gueule d’un canon pris à l’ennemi, d’où jaillira la Flamme.
Deux autres patriotes, Jacques Péricard et Maurice Brunet, émettent l’idée de raviver cette flamme tous les soirs. Comment faire ? Le 2 novembre 1923 sera fondée « La FLAMME Sous l’Arc de Triomphe » avec pour mission d’assurer, chaque soir, le ravivage par la participation d’associations d’anciens combattants.
UNE FLAMME POUR NE PAS OUBLIER
Le 11 novembre 1923, André Maginot allumera, pour la première fois, la Flamme. Désormais, l’armée ne défilera plus sous l’Arc, mais autour.
Depuis ce jour, il n’y a jamais eu d’interruption. Tous les soirs, à 18 h.30, la même cérémonie, avec le même rituel, perpétue le souvenir du sacrifice de nos Ainés morts pour notre Patrie.